Hommage du 13 novembre à l’église -
Papa, voici venu le temps de ton dernier voyage, de ta plus belle ascension. Regarde combien nous sommes nombreux pour venir te dire notre amour, notre amitié, notre affection, notre respect.
Tu es un homme d’une rare générosité, tu es la bonté incarnée, tu nous as tous appris à avoir foi en nous, en nos capacités, à devenir la meilleure version de nous- mêmes.
J’ai couru le marathon de New York à tes côtés mais, dans cette église aujourd’hui, tant d’autres ont couru à tes côtés aussi. Tant ont gravi des montagnes en ta présence, celles des Pyrénées, le Kilimandjaro mais aussi tous les sommets de la vie quotidienne avec son lot de difficultés. Tu as toujours été là pour tenir la main de chacune et de chacun ici, toujours là pour encourager, pour aider au dépassement, pour rassurer.
Tu étais notre père mais une figure de père pour tant d’autres que nous.
Ces derniers mois, face à la maladie, tu as couru un marathon bien difficile, gravi une montagne immense, tu as été admirable, sans jamais te plaindre, toujours déterminé, jusqu’à ton dernier souffle tu y as cru et nous aussi. Tu as été accompagné par ta famille et tous tes amis sans relâche.
Papa, je crois qu’il fait si beau en novembre pour imiter la couleur de tes yeux bleus. Tu es devenu le ciel entier. Comme disait Camus, « Au milieu de l’hiver, j’ai découvert en moi un invincible été », au milieu de ton hiver papa, nous découvrirons un invincible été qui permettra au ciel bleu de tes yeux d’exister à tout jamais. Tu nous as enseigné ce qu’est l’été - la chaleur, la joie et la chatoyante lumière.
C’est vrai, tu as été un professeur inoubliable et tant aimé, décoré Chevalier dans l’ordre des Palmes Académiques, quelle source d’inspiration tu resteras à jamais.
Chacun poursuit son Graal, le tien était la gentillesse, l’humour, la beauté simple du monde, l’engagement, l’entraide, le dévouement et pour tout cela, tu as été un chevalier au grand coeur qui n’a jamais cessé sa quête. Tu as écrit ta légende personnelle. Tu peux en être fier. Tu as été en harmonie avec les autres et le monde, avec humilité, bienveillance et affection.
Apollinaire nous disait qu’il est grand temps de rallumer les étoiles, la nuit est bien sombre dans nos âmes aujourd’hui car tu t’es envolé comme un phénix sublime, mais petit à petit, cette nuit sans fin verra ta lueur, ton étincelle, ta grande lumière car c’est toi qui vas rallumer les étoiles, celles dans nos yeux, celles dans nos coeurs. Tu vas réinventer l’univers.
Tu seras pour toujours dans le jardin fleuri de maman, dans les mains de 98 ans de ta maman, dans les rires de tes petits-enfants, dans une randonnée à Gripp, dans les conversations de tes amis, dans les foulées de tous tes copains, dans les jeux de mots, dans les balades en forêt pendant lesquelles on se redira je t’aime dans un cri, dans les souvenirs joyeux et par milliers.
Nous n'oublierons jamais que tu es parti quand les grues zèbrent le ciel de leur V de Victoire migrant vers un autre endroit, tu voles parmi elles, les guidant, comme nous tous, vers la lumière et la chaleur de ta présence.
Domi,
D comme Divin,
O comme Omniprésent,
M comme Merveilleux
I comme Immortel.
Ces quelques mots auraient pu se résumer dans le coeur de nous tous par « nous t’aimons et ce, pour toujours ».
Hommage du 14 novembre au crématorium -
Papa, tous les trois un cancer en même temps, pourquoi cette injustice?
Je croyais que nous serions tous les trois des phénix prêts à renaitre de nos cendres. Toi, tu vas vivre le feu, ce feu intérieur, cet incendie de bonté qui va se propager, cette flamme qui ne s’arrêtera jamais. Et nous, nous allons guérir pour toi, pour poursuivre ton oeuvre d’amour sur cette terre et porter ton flambeau. Cet amour est notre héritage.
Merci d’avoir été ce papa pour nous, à écouter nos chagrins d’amour, à aller chercher mon poupon orange ou le pimpin rose de Sandre quand on les avait oubliés chez papi et mamie, à nous encourager quand nous doutions, nous pousser à croire en nous, d’avoir nagé avec les requins baleines en tenant la main de Sandre, d’avoir été notre prof de maths et notre prof de vie.
Merci pour le voyage en Tanzanie que tu voulais organiser pour février et que nous ferons un jour en ta mémoire.
Merci pour les pralinés mangés dans la Fiat Marbella avant le collège, d’avoir aidé à construire nos maisons, d’avoir montré cette force pendant ces neuf derniers mois, force que nous ne pouvions soupçonner chez un être humain, la résistance, la résilience, la persistance, quelle bravoure papa malgré les sondes, les tuyaux, les piqures, les chimios, tu as été un héros au grand coeur, aimé même de tout le personnel soignant, de tes voisins de chambre, tu voulais marcher même en déambulateur. Que tu as été courageux et impressionnant.
Merci de t’être occupé de mamie de tout ton coeur tous les jours, merci de nous avoir accompagnées dans tous nos effondrements et toutes nos renaissances. Merci d’avoir été auprès de maman pendant plus de 50 ans, pour le meilleur et pour le pire, dans la joie et la souffrance.
Merci de nous avoir écoutées lors de longues conversations téléphoniques, nos doutes, nos espoirs, de nous avoir fait découvrir Gripp, notre Eden où nous nous sommes construites dans le bonheur simple et vrai.
Ton dernier rêve était que Noé soit sur la plus haute marche du podium en kart, il le sera pour toi, tu as aimé nos filles de tout ton coeur, assistant à leurs spectacles de danse dans le salon comme ceux que nous faisions déjà quand nous étions enfants, merci pour ton sourire complice lors des « papi dodo » avec elles, éclatant de rire.
Il faut avoir des héros sur terre pour avancer et nous avons eu beaucoup de chance que ce soit notre papa. Cela a été à notre tour de prendre soin de toi, de t’accompagner, de t’encourager, de croire en toi, de ne jamais baisser les bras.
Tu es parti comme un symbole le 2 novembre, le jour où nous fêtons les défunts, tu as rejoint Papi Jacques, tonton Bernard, ton grand-père Adrien, mamie Bonhomme, mamie Paulette, papi Marc, tonton loulou, tatie Christiane, Christian et tant d’autres qui t’ont accueilli de tout leur amour. Ici sur terre, tu nous laisses orphelines, et tous ces gens présents aujourd’hui aussi.
Veille sur maman qui t’a accompagnée toute sa vie en silence, dans les coulisses, avec constance.
On ne sait pas encore comment faire sans tes yeux bleus, sans nos coups de téléphone, Noé voulait faire la conduite accompagnée avec toi, Léna et Naia auraient voulu te parler de leur passage au collège. Nous serons le prolongement de ton âme, c’est une promesse.
Papa tu es un phénix qui va veiller sur nous. Tu es notre héros. Notre modèle. Notre inspiration. Vole mais guide nous toujours, comme le ferait un aigle.